Troubles de l’apprentissage associés au TDAH chez l’enfant : comment les repérer et les accompagner
Chez de nombreux enfants atteints de TDAH, les difficultés scolaires ne se limitent pas à un manque d’attention ou à une agitation passagère. Beaucoup d’entre eux peinent à lire, écrire, compter, ou même organiser leurs idées… et finissent par se décourager. Ces obstacles ne sont pas toujours expliqués par le TDAH seul : ils peuvent révéler la présence de troubles des apprentissages associés, comme la dyslexie, la dyspraxie, ou encore des troubles du langage oral ou écrit.
Ces profils complexes ne sont pas rares. Mais faute de compréhension, les enfants sont parfois mal orientés, incompris à l’école, ou perçus comme “paresseux” ou “mal élevés”. Et côté parents, c’est souvent un mélange de culpabilité, de fatigue, et de doute permanent. “Suis-je passé à côté de quelque chose ? Est-ce que je fais ce qu’il faut ?”
Pour mieux comprendre comment ces troubles se croisent et s’enchevêtrent, découvrez notre article complet :
TDAH chez l’enfant : quand les difficultés dépassent l’attention
Comprendre le lien entre TDAH et troubles des apprentissages
Les enfants atteints de TDAH ont souvent des difficultés à mobiliser certaines fonctions exécutives : mémoire de travail, planification, organisation mentale… Ces fragilités peuvent amplifier les effets d’un trouble des apprentissages sous-jacent ou, au contraire, en masquer les signes.
Par exemple, un enfant qui peine à lire peut sembler inattentif, alors qu’il lutte avec une dyslexie non diagnostiquée. Un autre, qui “s’énerve” devant un exercice de mathématiques, peut souffrir de dyscalculie. D’où l’importance de ne pas s’arrêter aux apparences, et de creuser en profondeur avec l’aide de professionnels qualifiés.
Si votre enfant cumule des troubles du comportement, des difficultés scolaires et un découragement constant, sachez qu’un bilan pluridisciplinaire peut faire toute la différence.

Et n’oublions pas que d’autres leviers naturels peuvent soutenir la concentration, apaiser les tensions et favoriser l’apprentissage. L’alimentation adaptée (riche en oméga-3, magnésium, tryptophane…), les routines structurées, ou encore l’usage d’outils concrets comme les tableaux visuels ou cahiers de routines, sont des appuis précieux à mettre en place.
Dyslexie et TDAH : quand la lecture devient un défi
La dyslexie est un trouble spécifique de l’apprentissage du langage écrit. Elle affecte la précision, la fluidité et la compréhension de la lecture. Chez les enfants atteints de TDAH, elle est souvent sous-diagnostiquée car ses manifestations peuvent être confondues avec de l’inattention ou un manque d’investissement scolaire.
Un enfant dyslexique-TDAH peut :
- confondre les lettres ou les sons proches (ex. : “b” et “d”, “f” et “v”)
- inverser l’ordre des lettres ou des syllabes
- lire très lentement, comme si chaque mot était une énigme
- éviter les lectures à voix haute, souvent source de gêne ou de moqueries
- avoir des résultats très variables d’un jour à l’autre
Le plus souvent, ces enfants sont perçus comme “rêveurs”, “lents”, ou “pas concentrés”. Mais en réalité, ils luttent. Et cette lutte intérieure peut devenir une source de découragement, voire d’anxiété ou d’opposition.
Chez les enfants TDAH, la dyslexie est fréquente mais souvent masquée par l’agitation ou les troubles de l’attention. Un dépistage précoce permet d’éviter l’échec scolaire et la perte de confiance.
Heureusement, il existe aujourd’hui de nombreux outils et approches pédagogiques adaptées :
polices de lecture spécifiques, supports visuels, dictées audio, logiciels de synthèse vocale…
Un bilan orthophonique, parfois associé à un bilan neuropsychologique, permet d’établir un diagnostic précis et d’orienter vers les bonnes adaptations.
Pour approfondir, lisez notre article dédié : Dyslexie et TDAH chez l’enfant : mieux comprendre pour mieux aider

Dysorthographie et TDAH : l’écriture sous tension
La dysorthographie est un trouble spécifique de l’apprentissage de l’orthographe. Elle touche la capacité à mémoriser, appliquer et automatiser les règles orthographiques. Chez l’enfant TDAH, elle se manifeste souvent de façon intense, car l’attention et la mémoire de travail sont déjà très sollicitées par la simple tâche d’écrire.
Ce trouble se traduit par :
- des fautes d’orthographe massives, même sur des mots simples
- une incapacité à appliquer les règles pourtant connues (accords, conjugaisons, homophones)
- des textes décousus, mal ponctués, sans structure
- un refus d’écrire, lié à l’échec répété et à la fatigue cognitive
- une difficulté à relire ou à se corriger, même après relecture accompagnée
Pour l’enfant, chaque dictée devient une épreuve. Et l’erreur étant souvent visible, il subit parfois des moqueries ou des remarques humiliantes, ce qui altère son estime de lui.
La dysorthographie rend l’écriture difficile à automatiser. Chez les enfants TDAH, elle est souvent aggravée par l’impulsivité et la surcharge cognitive.
Des adaptations simples peuvent faire la différence :
utilisation de l’ordinateur, correction différée, allègement des productions écrites, dictées à trous, etc.
L’objectif est de dissocier l’apprentissage des idées du poids de la transcription.
Pour explorer plus en détail les stratégies et signes d’alerte, consultez notre article complet : Dysorthographie et TDAH : comprendre, repérer, alléger
Dyspraxie et TDAH : quand les gestes deviennent un obstacle
La dyspraxie (ou trouble développemental de la coordination) est un trouble qui affecte la planification et l’exécution des gestes. Elle peut concerner la motricité fine (tenue du crayon, découpage), la motricité globale (équilibre, habillage), ou encore l’organisation dans l’espace.
Chez les enfants atteints de TDAH, elle est souvent passée sous silence, car l’agitation et l’inattention captent toute l’attention des adultes.
Les signes qui doivent alerter :
- maladresse excessive, chutes fréquentes, lenteur dans les gestes quotidiens
- tenue de crayon douloureuse ou crispée
- écriture illisible, fatigabilité rapide à l’écrit
- difficulté à suivre les consignes impliquant plusieurs étapes (ex. : copier un schéma, préparer son cartable)
- rejet des activités manuelles ou sportives
La dyspraxie génère un stress chronique : l’enfant sait ce qu’il veut faire, mais son corps ne suit pas. Cela peut entraîner une fatigue importante, des refus scolaires, voire une perte de confiance en soi.
La dyspraxie est un trouble moteur invisible qui rend les tâches quotidiennes complexes. Chez l’enfant TDAH, elle aggrave la désorganisation et la fatigue mentale.
Heureusement, avec un bon repérage, il est possible d’alléger son quotidien :
outils ergonomiques, logiciels de géométrie, adaptation du matériel scolaire, ou même réduction du volume d’écriture.
Pour aller plus loin, lisez notre article détaillé : Dyspraxie et TDAH chez l’enfant : comment repérer et adapter
Dyscalculie et TDAH : quand les chiffres deviennent source d’angoisse
La dyscalculie est un trouble spécifique de l’apprentissage des mathématiques. Elle impacte la compréhension des nombres, la logique, les opérations de base et le repérage spatial.
Chez un enfant atteint de TDAH, ces difficultés peuvent passer pour un simple “manque de concentration” ou de “volonté”, alors qu’il s’agit d’un réel trouble neurodéveloppemental.
Voici quelques signes à repérer :
- confusion entre les signes mathématiques (+ / – / x / ÷)
- difficulté à mémoriser les tables de multiplication
- lenteur ou erreurs fréquentes dans les calculs simples
- incapacité à résoudre des problèmes écrits, même simples
- rejet total des mathématiques, crises ou blocage émotionnel face aux devoirs
La dyscalculie n’est pas liée à l’intelligence. Mais combinée à un TDAH, elle peut engendrer un stress scolaire majeur, des pleurs fréquents lors des devoirs, et une dévalorisation rapide de l’enfant.
La dyscalculie affecte le sens du nombre. Chez l’enfant TDAH, elle se double souvent d’une anxiété de performance et d’un rejet complet des mathématiques.
Des outils existent pour soulager ces enfants :
jeux de manipulation, visualisation concrète des quantités, logiciels éducatifs, adaptation des consignes, etc.
Pour approfondir ce sujet, consultez notre article dédié : Dyscalculie et TDAH : comprendre et accompagner sans pression

Troubles du langage et TDAH : quand l’enfant peine à s’exprimer ou à comprendre
Certains enfants TDAH présentent également des troubles du langage, qu’ils soient oraux (expression, compréhension) ou écrits (lecture, orthographe, structuration des phrases). Ces difficultés ne relèvent pas d’un simple “retard”, mais bien d’un trouble spécifique qui freine les apprentissages et les relations sociales.
Quelques signes à observer :
- langage pauvre ou désorganisé pour l’âge
- phrases courtes, hachées, avec des erreurs fréquentes
- difficulté à trouver ses mots, à raconter une histoire ou à répondre à une question ouverte
- mauvaise compréhension des consignes
- évitement de la parole ou de la lecture à voix haute
Chez un enfant TDAH, ces troubles peuvent être confondus avec de la distraction ou de l’opposition. Mais en réalité, l’enfant peut lutter pour comprendre et se faire comprendre, ce qui crée une fatigue constante et un découragement rapide.
Les troubles du langage chez l’enfant TDAH perturbent autant l’apprentissage que les interactions sociales. Un dépistage précoce est essentiel pour éviter l’isolement.
Le bilan orthophonique est l’outil clé pour poser un diagnostic, ajuster les attentes et mettre en place un suivi régulier. À l’école, certains enfants auront besoin d’un aménagement des consignes, d’un temps supplémentaire, ou d’un soutien visuel renforcé.
Pour en savoir plus, vous pouvez lire notre article complet : Troubles du langage et TDAH : repérer et soutenir pas à pas
Quels professionnels consulter et comment poser un diagnostic ?
Face à un enfant qui cumule des difficultés d’apprentissage, des troubles de l’attention et une grande fatigabilité, beaucoup de parents se sentent dépassés. Faut-il commencer par un orthophoniste ? Par un neurologue ? Attendre que l’école propose quelque chose ? Ou simplement “laisser du temps” ?
La réalité, c’est qu’en cas de soupçon de troubles associés au TDAH, un bilan pluridisciplinaire est souvent la clé pour ne pas passer à côté d’un diagnostic important. Voici les professionnels à solliciter en priorité :
- Orthophoniste : pour le langage, la lecture, l’expression orale ou écrite
- Neuropsychologue : pour évaluer les fonctions cognitives, l’attention, la mémoire de travail
- Psychomotricien ou ergothérapeute : pour les troubles moteurs, l’écriture, la coordination
- Pédiatre ou pédopsychiatre : pour poser un diagnostic global, proposer une prise en charge adaptée
Dans certains cas, un passage par la MDPH peut permettre d’obtenir un plan d’accompagnement personnalisé (PAP ou PPS), essentiel pour que l’enfant soit reconnu et soutenu à l’école.
Un dépistage pluridisciplinaire permet de poser un diagnostic clair, de mieux cibler les aménagements, et de restaurer la confiance de l’enfant et de sa famille.
Mais pour avancer dans cette démarche, les parents doivent eux aussi être accompagnés.
La culpabilité, le manque d’informations, la fatigue émotionnelle… tout cela pèse lourd au quotidien.
Vous avez besoin de soutien dans ce parcours ? Découvrez notre guide de survie pour les parents d’enfants TDAH, conçu pour vous aider à y voir clair, structurer vos journées et garder le cap.
Et pour rendre le quotidien plus fluide à la maison, vous pouvez explorer notre cahier de routines et de récompenses, un outil pratique pour instaurer un cadre sans tension.
Enfin, pour ceux qui veulent un accompagnement pas à pas, TDAH Focus propose des formules personnalisées. En savoir plus sur nos accompagnements.
Adapter l’environnement scolaire et familial
Quand un enfant cumule TDAH et troubles des apprentissages, il ne s’agit pas de “le pousser plus fort” ou de “travailler plus longtemps”. Il a besoin d’un environnement pensé pour lui, qui tienne compte de ses besoins cognitifs, émotionnels… et humains.
À l’école : des aménagements simples mais décisifs
Les dispositifs comme le PAP (Plan d’Accompagnement Personnalisé) ou le PPS (Projet Personnalisé de Scolarisation) permettent de mettre en place :
- des temps supplémentaires pour les évaluations
- l’autorisation d’utiliser un ordinateur
- la simplification des consignes
- des supports visuels ou des polices de lecture adaptées
- un travail en binôme, ou dans un petit groupe calme

Ces mesures ne visent pas à “faciliter” le travail de l’enfant, mais à lui permettre d’exprimer son potentiel sans être freiné par ses troubles.
À la maison : routines, fidget, encouragements
À la maison aussi, un cadre bienveillant et structurant est essentiel. Cela passe par :
- des rituels réguliers (lever, devoirs, repas, coucher)
- des outils visuels comme les plannings ou pictogrammes
- l’usage de fidgets adaptés pour canaliser l’agitation
- un renforcement positif (récompenses symboliques, valorisation des efforts)
Et surtout, n’oubliez pas : ce n’est pas à vous seuls de tout porter.
Et si mon enfant cumule plusieurs troubles ?
C’est une réalité souvent douloureuse à admettre : certains enfants ne présentent pas “qu’un” TDAH ou “qu’une” dyslexie. Ils cumulent plusieurs troubles des apprentissages, parfois associés à des difficultés émotionnelles, comportementales ou même des troubles du sommeil.
On parle alors de comorbidités, un mot complexe pour une situation bien réelle : l’enfant est sur-sollicité cognitivement, épuisé émotionnellement, et les adultes autour de lui peinent à savoir par où commencer.
Chez l’enfant TDAH, les troubles associés forment souvent un ensemble imbriqué. C’est la combinaison des troubles qui complique l’accompagnement, pas leur nombre isolé.
Dans ces cas-là, il est essentiel de :
- Prioriser : on ne peut pas tout traiter en même temps
- Alléger : réduire la surcharge plutôt que rajouter des exercices
- Revaloriser : travailler en priorité sur la confiance, l’estime de soi, et la relation à l’apprentissage
L’accompagnement doit être progressif, bienveillant, coordonné, et surtout ne pas oublier que l’enfant n’est pas qu’un diagnostic.
➡️ Pour mieux comprendre l’impact de ces troubles associés, vous pouvez également consulter :
- Dyslexie et TDAH
- Dyspraxie et TDAH
- Dyscalculie et TDAH
- Trouble du langage et TDAH
- Troubles du sommeil chez l’enfant TDAH
- Troubles de l’opposition chez l’enfant TDAH
Chaque enfant a son propre profil, et chaque chemin d’accompagnement doit être personnalisé.
Conclusion : voir au-delà des étiquettes
Accompagner un enfant atteint de TDAH, déjà, ce n’est pas simple. Mais lorsqu’on y ajoute une dyslexie, une dyspraxie, un trouble du langage ou une dyscalculie, le quotidien peut rapidement devenir un véritable parcours d’obstacles.
Et pourtant, ces enfants ont tant de potentiel… à condition qu’on les comprenne, qu’on les soutienne, et qu’on leur ouvre un chemin adapté.
Chaque trouble porte ses propres défis. Mais tous ont un point commun : ils ne doivent jamais définir l’enfant.
Avec les bons repères, les bons outils et un environnement qui s’adapte à lui (et non l’inverse), il peut progresser, retrouver confiance, et prendre sa place.
💬 Vous n’êtes pas seuls. TDAH Focus vous accompagne avec des contenus pensés pour les parents, des outils concrets, des e-books ciblés, et un accompagnement sur mesure.
➡️ Pour une vue d’ensemble sur les autres troubles associés au TDAH (émotionnels, sensoriels, comportementaux…), vous pouvez consulter notre article de référence :
TDAH chez l’enfant : quand les difficultés dépassent l’attention
C’est ensemble – parents, enseignants, thérapeutes – qu’on peut changer leur quotidien.

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