TDAH et dyslexie : Tout comprendre pour mieux accompagner et réussir

Introduction

Le TDAH et la dyslexie sont deux troubles neurodéveloppementaux fréquents, qui peuvent coexister chez un même enfant. Leur association complexifie la scolarité : difficulté à lire, à se concentrer, à suivre les consignes. Résultat : fatigue, échec scolaire, perte d’estime de soi.

Pour aider efficacement un enfant concerné, il est essentiel de comprendre les différences entre TDAH et dyslexie, mais surtout leurs effets combinés. Ce guide vous aide à identifier les signes, à mieux comprendre leurs interactions, et à mettre en place un accompagnement adapté à l’école comme à la maison.

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Qu’est-ce que le TDAH et la dyslexie ?

Le TDAH (trouble du déficit de l’attention avec ou sans hyperactivité) et la dyslexie sont deux troubles neurodéveloppementaux fréquents, souvent mal compris et encore trop souvent confondus. Lorsqu’ils coexistent – ce qui est fréquent chez l’enfant comme chez l’adulte – ils peuvent créer une spirale d’échec scolaire, de fatigue cognitive, et de découragement profond.

Bien qu’ils soient distincts sur le plan clinique, ces deux troubles partagent des points communs : une fragilité de l’attention, des difficultés d’automatisation des apprentissages, et une estime de soi fragile, souvent mise à mal par l’environnement scolaire.

Le TDAH : un trouble aux multiples DYS

Le trouble du déficit de l’attention avec ou sans hyperactivité (TDAH) est un trouble neurodéveloppemental qui affecte en profondeur le fonctionnement cognitif, émotionnel et comportemental de l’enfant.
Il touche notamment les fonctions exécutives : ces capacités cérébrales qui nous permettent de nous organiser, de gérer notre temps, de rester concentrés ou encore de contrôler nos impulsions.

Chez les enfants atteints de TDAH, on observe généralement :

• une inattention persistante : difficulté à maintenir l’attention sur une tâche, à suivre des consignes ou à terminer ce qu’ils commencent
• une impulsivité : réponses précipitées, difficulté à attendre son tour, tendance à interrompre
• une hyperactivité (dans certaines formes) : besoin de bouger, agitation motrice, bavardages incessants

Mais attention : tous les enfants TDAH ne sont pas hyperactifs.
Les formes dites “inattentives” – souvent plus discrètes – sont encore largement sous-diagnostiquées, en particulier chez les filles. Ces enfants semblent rêveurs, lents, distraits, alors qu’ils luttent pour rester connectés à leur environnement scolaire.

Ces difficultés sont d’autant plus impactantes quand elles se cumulent à un trouble spécifique des apprentissages, comme une dyslexie. Dans ce cas, les deux troubles interagissent et compliquent la progression de l’enfant.

Pour mieux comprendre comment le TDAH s’associe à d’autres troubles comme la dyspraxie, la dyscalculie ou les troubles du langage, consultez notre article approfondi :
Troubles de l’apprentissage associés au TDAH chez l’enfant

Pourquoi la dyslexie et TDAH sont souvent associés ?

Beaucoup de familles savent déjà ce qu’est la dyslexie. Mais ce qu’elles ne savent pas toujours, c’est à quel point elle complique le quotidien quand elle s’ajoute au TDAH. Les difficultés scolaires ne viennent pas d’un manque d’intelligence ou d’effort, mais d’un décalage entre le fonctionnement cognitif de l’enfant et les attentes de l’école.

Statistique : Environ 40 % des enfants atteints de TDAH présentent également un trouble des apprentissages, dont la dyslexie. (Source : INSERM)

Comment se manifeste les signes de la dyslexie chez un enfant avec TDAH ?

Manifestation fréquente	Description
Lecture lente et hachée	Confusions de lettres, sauts de mots, déchiffrage difficile
Orthographe chaotique	Fautes fréquentes, même pour les mots simples, malgré des efforts répétés
Inversions de lettres	Exemple : “pan” devient “nap” ou “bé” devient “éb”
Fatigue cognitive rapide	Lecture = effort intense → découragement rapide
Confusion des sons proches	Difficulté à différencier “b/p” ou “d/t”, même après répétitions

Déconstruire les idées reçues : la dyslexie ≠ manque d’intelligence

Ce n’est ni de la paresse, ni un retard intellectuel. La dyslexie est un trouble de la voie d’accès au langage écrit, mais beaucoup d’enfants dyslexiques brillent ailleurs.

Forces fréquentes chez les profils dyslexiques :

• Pensée visuelle, imagination forte
• Compétences orales marquées
• Créativité, esprit d’analyse spatial
• Résilience et détermination hors du commun

Signes d’alerte à surveiller (en plus du TDAH)

• Retard dans l’apprentissage de la lecture et de l’alphabet
• Refus ou anxiété face à la lecture
• Difficulté à mémoriser les mots, les sons
• Orthographe incohérente malgré les efforts
• Lecture lente même à l’adolescence ou à l’âge adulte

Quand la dyslexie rencontre le TDAH : double peine scolaire

“Mon enfant a du mal à lire, mais il bouge aussi tout le temps. Est-ce que c’est de la dyslexie ou du TDAH ?”

Souvent, c’est les deux. Et ça se renforce.

Effet combiné TDAH + dyslexie	Conséquences observées à l’école
Inattention + décodage difficile	Lecture décousue, manque de fluidité, erreurs multiples
Impulsivité + orthographe instable	Écriture précipitée, fautes non repérées, mauvaise relecture
Fatigue + surcharge cognitive	Découragement, baisse de l’estime de soi, refus d’apprendre

Diagnostic et accompagnement : un levier essentiel

Comment agir concrètement ?

• Prendre RDV avec un orthophoniste ou neuropsychologue pour un bilan ciblé
• Demander des adaptations pédagogiques (temps supplémentaire, ordinateur, consignes simplifiées)
• Travailler sur les forces et les talents de l’enfant, pas uniquement sur ses lacunes

Besoin de soutien ou d’outils pour accompagner votre enfant ?

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Différences entre TDAH et dyslexie : Comprendre pour mieux agir

Bien que souvent associés, le trouble de l’attention avec ou sans hyperactivité et la dyslexie restent des troubles distincts avec des caractéristiques propres. Les comprendre permet de mieux identifier les besoins spécifiques de chaque individu.

Exemple concret :

Imaginons deux élèves :

• L’élève A, atteint de d’un trouble de attention, a du mal à rester concentré en classe, même lorsque le sujet l’intéresse. Il oublie souvent ses devoirs ou commence des projets sans les terminer.

• L’élève B, atteint de dyslexie, est attentif et intéressé par les leçons, mais il lit très lentement et peine à écrire correctement ses réponses aux questions.

Lorsque ces deux troubles coexistent, l’élève peut à la fois être distrait par une faible capacité d’attention et éprouver des difficultés techniques à lire ou écrire, ce qui double les obstacles à surmonter.

TDAH et dyslexie : des impacts scolaires amplifiés

Quand TDAH et dyslexie se cumulent, les défis ne se contentent pas de s’additionner : ils se multiplient. L’enfant (ou l’adulte) se retrouve souvent en surcharge, face à des apprentissages qui demandent plus d’effort que pour ses pairs.

Lecture, attention et compréhension : un trio difficile à concilier

• La dyslexie ralentit le déchiffrage des mots, rendant la lecture plus laborieuse.
• Le TDAH empêche de maintenir l’attention sur un texte long ou peu stimulant.
• Ensemble, ces deux troubles rendent la lecture lente, morcelée, et souvent frustrante. Résultat : la compréhension chute, même quand l’enfant est intelligent et motivé.

Organisation des devoirs : une double difficulté

• La dyslexie complique la prise de notes et l’orthographe, rendant les écrits difficiles à relire ou structurer.
• Le TDAH perturbe la planification et la gestion du temps, causant retards, oublis ou consignes mal appliquées.
• Résultat : les devoirs sont bâclés, rendus en retard ou jamais terminés, et l’enfant décroche peu à peu.

💬 Sans accompagnement, cette spirale peut entraîner une perte de confiance en soi, une démotivation scolaire et une anxiété grandissante face aux apprentissages.

Vers une prise en charge ciblée et efficace

Une approche combinée est indispensable pour éviter les décrochages :

Axe d’intervention	Objectif principal
Adaptations pédagogiques	Temps supplémentaire, dictée à l’adulte, supports visuels, ordinateur
Soutien émotionnel	Renforcer l’estime de soi, valoriser les réussites, encourager
Outils technologiques	Correcteurs orthographiques, synthèse vocale, logiciels adaptés
Intervention orthophonique	Améliorer le décodage, la fluence et la stratégie de lecture
Coaching TDAH	Travailler l’organisation, la gestion du temps, la concentration

Méthodes de travail au lycée et collège pour le TDAH et la dyslexie

Le lycée est une étape cruciale pour les élèves, où les exigences académiques et organisationnelles augmentent considérablement. Les élèves atteints de TDAH ou de dyslexie doivent faire face à des défis uniques qui nécessitent des approches spécifiques pour les aider à réussir. Adopter des méthodes adaptées permet de réduire les obstacles liés à ces troubles et de favoriser un apprentissage efficace.

Méthodes pédagogiques adaptées pour les enfants TDAH et dyslexiques

L’accompagnement pédagogique d’un enfant ayant à la fois un TDAH et une dyslexie demande des outils spécifiques. Voici un tableau des principales méthodes utilisées, leurs bénéfices, et à quel profil elles s’adressent le mieux.

Méthode / Approche	Description brève	Pour TDAH ?	Pour Dyslexie ?	Supports disponibles
Méthode Multisensorielle (type Borel-Maisonny)	Associe gestes, sons, visuels pour favoriser la mémorisation des lettres/sons	✅ Oui	✅ Oui	Fiches, vidéos, jeux
Méthode Orton-Gillingham	Approche structurée, cumulative, adaptée aux dyslexiques	❌ Moins	✅ Très efficace	Spécialistes formés
Approche Montessori adaptée	Respect du rythme, manipulation concrète, responsabilisation de l’enfant	✅ Oui	✅ Oui	Matériel Montessori
Méthode Davis	Travail sur l’orientation mentale, visualisation, compréhension globale	✅ Possible	✅ Oui	Ateliers spécialisés
Méthode TEACCH	Organisation visuelle de l’espace et du temps, emploi du temps structuré	✅ Très utile	❌ Moins ciblée	Pictogrammes, routines
Mind Mapping	Cartes mentales visuelles pour synthétiser les idées	✅ Oui	✅ Oui	Applications, papier
Time Timer / Gestion du temps visuelle	Aide à visualiser le passage du temps et structurer l’activité	✅ Essentiel	❌ Non spécifique	Horloges, applis
Lecture en couleur / Règles colorées	Facilite le repérage des syllabes et lettres pour la lecture	❌ Non utile	✅ Très efficace	Règles colorées, logiciels
Outils de régulation sensorielle	Balles, coussins, écoute active, casque anti-bruit pour canaliser l’attention	✅ Oui	❌ Moins ciblé	À adapter selon enfant
Méthodes phonémiques explicites	Enseignement direct des correspondances graphèmes/phonèmes	✅ Oui	✅ Recommandé	Manuels scolaires adaptés

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💡 Un accompagnement sur mesure, centré sur les besoins sensoriels, cognitifs et émotionnels de l’enfant, est souvent la clé de la réussite. L’idéal est de mixer plusieurs approches et d’évaluer régulièrement ce qui fonctionne.

1. Fractionner les tâches : Progresser par étapes

Principe : Diviser les devoirs, projets ou révisions en petites étapes atteignables pour éviter la surcharge cognitive.

Exemple : Pour un devoir de dissertation, divisez le travail en plusieurs étapes : “Rechercher les idées principales”, “Écrire l’introduction”, “Développer les paragraphes”.

Avantage : Le fractionnement réduit l’anxiété liée à la tâche et permet de se concentrer sur un objectif clair et précis.

2. Utiliser des rappels visuels : Organiser son temps et ses priorités

Outils recommandés :

• Tableaux Kanban : Organiser les tâches par catégories (“À faire”, “En cours”, “Terminé”).

• Checklists : Cochez chaque tâche accomplie pour visualiser vos progrès.

• Applications numériques : Trello, Todoist ou Google Agenda permettent de planifier les devoirs et rappels.

• Avantage : Ces outils permettent de mieux structurer les tâches et de limiter l’oubli.

3. Instaurer des pauses régulières : La méthode Pomodoro

• Principe : Alterner entre périodes de travail intense (25 minutes) et pauses courtes (5 minutes).

• Pourquoi ça fonctionne : Les périodes courtes sont plus faciles à gérer pour les élèves avec un TDAH. Les pauses permettent au cerveau de se recharger, améliorant ainsi la concentration.

• Astuce : Utilisez un minuteur visuel ou une application dédiée pour suivre les cycles.

4. Créer un environnement de travail propice : Réduire les distractions

Exemples :

• Travailler dans un espace calme et organisé.

• Éviter les distractions comme les téléphones ou les écrans non nécessaires.

• Porter des casques antibruit si l’environnement est bruyant.

Avantage : Minimiser les distractions externes aide à maintenir l’attention.

5. Encourager la motivation : Valoriser les efforts

Chez les enfants présentant à la fois un TDAH et une dyslexie, la motivation scolaire peut s’éroder très rapidement. Les efforts semblent disproportionnés par rapport aux résultats, les remarques négatives prennent le dessus, et l’enfant peut finir par se convaincre qu’il “n’y arrivera jamais”.

Dans ce contexte, il est essentiel de mettre en place une stratégie de valorisation des efforts et non seulement des résultats.

• Récompensez chaque progrès, même minime : une ligne sans faute, une concentration tenue pendant quelques minutes, une tentative de relecture, etc. Ces petites victoires sont les fondations de la confiance.
• Alternez les tâches exigeantes avec des activités plus engageantes : lecture en binôme, jeux éducatifs, production orale… Cela permet de maintenir l’engagement sans surcharger l’enfant cognitivement.

L’enfant a besoin de ressentir qu’il peut réussir — pas forcément comme les autres, mais à sa façon.

Pour des outils concrets de motivation, routines et systèmes de renforcement positif adaptés aux enfants TDAH, explorez notre cahier de routines et de récompenses.

Aides concrètes pour les élèves dyslexiques et TDAH au lycée

1. Outils technologiques : lire, écrire et s’organiser sans blocage

• Lecture vocale (Balabolka, NaturalReader)
• Dictée vocale (Dragon, Microsoft Word)
• Antisèches visuelles et textes adaptés

👉 Objectif : alléger la charge cognitive et compenser les troubles

2. Supports visuels : apprendre autrement

• Schémas, cartes mentales, tableaux comparatifs
• Texte aéré + codes couleurs
• Structuration spatiale des idées

Utile pour : décodage, mémorisation, compréhension rapide

3. Évaluations adaptées : réussir sans être pénalisé

• Temps majoré
• Consignes orales
• Utilisation d’un ordinateur

Impact direct : égalité des chances, sans biais de forme

4. Valoriser les compétences orales : contourner l’écrit

• Exposés, débats, quiz oraux
• Évaluations verbales ciblées

Les élèves dyslexiques brillent souvent à l’oral

5. Autonomie numérique et valorisation des efforts

• Formation aux outils dès le collège
• Encouragements ciblés
• Objectifs atteignables

Clé de réussite : autonomie, estime de soi, motivation durable

TDAH sans difficultés scolaires : Un profil méconnu

Comprendre le TDAH sans échec scolaire

Contrairement à une idée répandue, toutes les personnes atteintes de TDAH ne rencontrent pas de difficultés scolaires majeures. Certains élèves, souvent hyperactifs ou impulsifs, compensent leurs troubles par une grande énergie ou une intelligence vive.

Caractéristiques principales :

• Une tendance à exceller dans des domaines stimulants ou créatifs.

• Une réussite apparente, masquant des difficultés sous-jacentes (procrastination, fatigue, etc.).

Solution naturelle TDAH : Un complément efficace

Les solutions naturelles peuvent compléter les interventions éducatives et médicales pour le TDAH et la dyslexie. Quelques exemples incluent :

• Phytothérapie : Certaines plantes, comme la passiflore ou le ginseng, aident à calmer l’anxiété et à améliorer la concentration. Consulter notre méthodes pour une enfant TDAH

• Nutrition : Une alimentation riche en oméga-3 et pauvre en sucres rapides favorise un fonctionnement cérébral optimal. Consulter notre livre dédié à la nutrition et au TDAH

• Techniques de relaxation : Yoga, méditation et exercices de respiration renforcent la régulation émotionnelle.

Conclusion : une double lecture… mais jamais une double peine

Avoir un enfant à la fois TDAH et dyslexique, c’est vivre au quotidien avec un système scolaire peu adapté, des rendez-vous multiples, des devoirs compliqués, et parfois… un sentiment de solitude écrasant.

Mais vous n’avez pas à traverser cela seul.

S’entourer d’une équipe bienveillante – enseignants, orthophonistes, neuropsychologues, mais aussi accompagnants spécialisés – peut changer la trajectoire de votre enfant. Il existe des solutions, des aménagements, des stratégies, mais aussi des espaces pour déposer vos doutes, et reprendre confiance.

Si vous ressentez le besoin d’un accompagnement personnalisé ou d’un avis professionnel, vous pouvez consulter notre page dédiée aux consultations pour enfants TDAH et troubles associés.

Et parce que la dyslexie ne vient jamais seule – anxiété, épuisement parental, troubles du sommeil ou de l’estime de soi sont souvent en toile de fond – nous avons conçu un guide de survie pensé pour vous, parents.
Accessible, structuré, et ancré dans le réel, ce guide vous aidera à poser des repères, apaiser les tensions et reconstruire un équilibre familial.
Découvrez-le ici : Le guide de survie des parents d’enfants TDAH

Chaque progrès compte. Chaque outil partagé peut faire une vraie différence. Et vous êtes déjà sur le bon chemin.

FAQ Dyslexie et TDAH