TDAH chez l’adulte en France : Handicap, aides et accompagnement
Introduction
Le Trouble du Déficit de l’Attention avec ou sans Hyperactivité (TDAH) est un trouble neurodéveloppemental qui persiste souvent à l’âge adulte, impactant le quotidien sous divers aspects. En France, environ 2,8 % des adultes sont concernés, mais beaucoup ignorent encore leurs droits et les démarches administratives à suivre.
Le TDAH peut entraîner des difficultés significatives dans la gestion du travail, des finances et des relations sociales, rendant l’accès à certaines aides et aménagements indispensables pour les personnes concernées.
Cet article vise à répondre aux principales interrogations des adultes atteints de TDAH : est-il reconnu comme un handicap en France ? Quelles aides financières peuvent être obtenues ? Comment constituer un dossier solide auprès de la MDPH et maximiser ses chances d’acceptation ? Où trouver des ressources et un accompagnement spécialisé pour mieux gérer son quotidien avec le TDAH ?
Grâce à un guide détaillé et des conseils pratiques, vous trouverez ici toutes les informations essentielles pour comprendre vos droits et vous orienter efficacement dans les démarches administratives.

Le TDAH est-il reconnu comme un handicap en France ?
Une reconnaissance partielle
Le TDAH est classé parmi les troubles neurodéveloppementaux, affectant des fonctions cognitives essentielles comme l’attention, la planification et le contrôle des impulsions. En France, il n’est pas automatiquement reconnu comme un handicap, mais peut l’être sous certaines conditions. Les personnes atteintes de TDAH peuvent solliciter une reconnaissance officielle de leur handicap via la Maison Départementale des Personnes Handicapées (MDPH).
Handicap mental, neurologique ou cognitif ?
Le TDAH est un trouble cognitif et neurologique causé par un dérèglement des neurotransmetteurs, notamment la dopamine et la noradrénaline, qui impactent l’attention, la régulation des impulsions et la motivation. Bien qu’il puisse impacter la santé mentale, il se distingue des troubles psychiatriques comme la dépression ou l’anxiété. Le TDAH n’empêche pas de mener une vie normale et, dans certains contextes, il confère même des capacités particulières, notamment une grande créativité, une pensée divergente et une facilité d’adaptation dans des environnements dynamiques. Cependant, certaines difficultés persistent, notamment dans des tâches demandant une grande attention aux détails ou une organisation stricte. C’est pourquoi un emploi adapté à leurs forces et à leur mode de fonctionnement peut être une stratégie efficace pour favoriser leur intégration et leur épanouissement professionnel.

Taux d’incapacité et critères d’évaluation
Comment est évalué le handicap ?
Le taux d’incapacité est déterminé par la Commission des Droits et de l’Autonomie des Personnes Handicapées (CDAPH) au sein de la MDPH. Cette évaluation repose sur des critères précis visant à mesurer l’impact fonctionnel du TDAH sur la vie quotidienne et professionnelle.
Les principaux critères pris en compte sont :
- L’impact sur la vie professionnelle : difficultés à conserver un emploi, désorganisation, troubles de l’attention et de la concentration entraînant des erreurs fréquentes ou une incapacité à suivre des consignes complexes.
- L’impact sur la vie quotidienne : difficultés à gérer les tâches administratives, oublis répétés (rendez-vous, factures), manque de gestion des priorités et surcharge cognitive.
- L’impact sur la vie sociale et émotionnelle : isolement, impulsivité dans les interactions, difficultés à maintenir des relations sociales stables.

Un taux d’incapacité égal ou supérieur à 80 % ouvre droit à des aides spécifiques, notamment l’Allocation aux Adultes Handicapés (AAH). Si le taux d’incapacité est compris entre 50 % et 79 %, l’accès aux aides dépend de l’existence d’une restriction substantielle et durable pour l’accès à l’emploi.
Pourquoi de nombreux dossiers MDPH sont-ils refusés ?
Le taux de refus des demandes de reconnaissance du handicap pour le TDAH est élevé en raison du manque de documentation précise dans les dossiers. Voici quelques conseils pour maximiser vos chances d’acceptation :
- Faire établir un certificat médical détaillé : votre médecin ou psychiatre doit préciser l’impact du TDAH sur votre vie quotidienne et professionnelle.
- Joindre des bilans neuropsychologiques : ils permettent d’objectiver les difficultés et sont particulièrement utiles en cas de co-morbidités (dyslexie, troubles anxieux, etc.).
- Décrire un projet de vie précis : expliquer concrètement comment le TDAH limite votre autonomie et justifie une reconnaissance de handicap.
- Solliciter des témoignages : les avis d’employeurs, proches ou accompagnants peuvent appuyer votre demande.
- Se faire accompagner : des associations comme HyperSupers TDAH France peuvent vous aider dans la constitution du dossier.
Si votre demande est refusée, vous avez la possibilité de déposer un recours en envoyant une contestation écrite à la MDPH, accompagnée d’éléments supplémentaires justifiant votre situation. Il est également possible de solliciter une médiation ou de saisir le Tribunal Administratif en dernier recours.
Quelles aides financières pour les adultes TDAH ?
Allocation aux Adultes Handicapés (AAH)
L’AAH est une allocation visant à garantir un revenu minimal aux personnes en situation de handicap. Cette aide est versée sous conditions et peut être une ressource essentielle pour les adultes atteints de TDAH ayant des difficultés à maintenir un emploi stable.
Conditions d’éligibilité
- Taux d’incapacité : Avoir un taux d’incapacité d’au moins 80 %, ou entre 50 % et 79 % avec une restriction substantielle et durable pour l’accès à l’emploi.
- Âge : Être âgé d’au moins 20 ans (ou 16 ans si la personne n’est plus à la charge de ses parents).
- Ressources : Les revenus du bénéficiaire ne doivent pas dépasser un certain plafond, révisé annuellement.

Montant et durée
- Montant maximum : En 2024, l’AAH s’élève à 971,37 € par mois.
- Durée d’attribution : Entre 1 et 5 ans, selon l’évaluation du dossier par la MDPH.
- Renouvellement : Une nouvelle demande doit être déposée avant l’échéance de l’attribution pour éviter toute interruption de paiement.
Comment faire une demande ?
La demande se fait auprès de la MDPH du département de résidence. Un dossier complet doit être déposé comprenant :
- Un formulaire de demande (Cerfa n°15692*01).
- Un certificat médical détaillé datant de moins de 6 mois.
- Une évaluation des capacités professionnelles et des difficultés rencontrées au quotidien.
- Des justificatifs de ressources.
Le délai moyen de traitement d’un dossier est de 4 à 6 mois. En cas de refus, il est possible de déposer un recours administratif auprès de la MDPH ou du Tribunal Administratif.
Prestation de Compensation du Handicap (PCH)
La PCH couvre les dépenses liées à la perte d’autonomie et permet de financer :
- L’aide humaine pour les activités du quotidien.
- Les aides techniques (agenda électronique, applications de gestion du temps).
- L’aménagement du logement ou du véhicule.
Depuis 2023, la PCH est élargie aux troubles cognitifs, permettant aux adultes TDAH d’en bénéficier sous certaines conditions.
Reconnaissance de la Qualité de Travailleur Handicapé (RQTH)
La RQTH facilite l’insertion professionnelle et permet des aménagements de poste, un accompagnement adapté et des dispositifs de formation. Elle donne aussi accès à des mesures spécifiques, comme un accompagnement dans la recherche d’emploi et des contrats aménagés.

Démarches pour obtenir une reconnaissance et des aides
Contacter la MDPH
Il est recommandé de prendre contact avec la MDPH de son département pour initier les demandes. Chaque MDPH ayant ses propres critères d’évaluation, il est essentiel de bien se renseigner en amont sur les documents à fournir.
Constitution du dossier
Le dossier comprend :
- Un formulaire de demande de prestations.
- Un certificat médical d’un professionnel de santé.
- Un projet de vie détaillant les besoins et les difficultés rencontrées.
- Des pièces complémentaires selon la MDPH concernée (bilans neuropsychologiques, attestations d’employeurs, etc.).
L’instruction du dossier peut prendre plusieurs mois. Il est recommandé de bien suivre son avancement et d’apporter rapidement les éventuels compléments demandés.
Le TDAH chez les enfants : reconnaissance et aides
Bien que cet article soit principalement axé sur les adultes atteints de TDAH, il est important de noter que la reconnaissance et les aides pour les enfants diffèrent légèrement.
Reconnaissance du handicap chez l’enfant
Le TDAH chez l’enfant est reconnu comme un trouble neurodéveloppemental pouvant justifier une reconnaissance de handicap en fonction de son impact sur la scolarité et la vie quotidienne. Comme pour les adultes, la demande doit être effectuée auprès de la MDPH, et l’évaluation prend en compte les difficultés d’apprentissage, de concentration et de comportement en milieu scolaire.
Quelles aides sont disponibles ?
Les enfants atteints de TDAH peuvent bénéficier de plusieurs aides spécifiques :
- Le Projet Personnalisé de Scolarisation (PPS) : Permet d’aménager les conditions d’apprentissage (AVS, aménagements pédagogiques).
- L’Allocation d’Éducation de l’Enfant Handicapé (AEEH) : Accordée sous conditions de taux d’incapacité pour compenser les surcoûts liés au handicap.
- Les aménagements aux examens : Possibilité de bénéficier de temps supplémentaire ou d’adaptations spécifiques.
Ces dispositifs seront détaillés dans un autre article consacré aux droits et aux aides pour les enfants atteints de TDAH.
Le TDAH et la reconnaissance du handicap à l’international
Bien que cet article se concentre sur la situation en France, il est intéressant de comparer la reconnaissance du TDAH et les aides disponibles dans d’autres pays francophones. La situation en Belgique est expliqué dans article dédié
Le TDAH et le handicap au Canada
Au Canada, le TDAH est généralement reconnu comme un handicap pouvant donner droit à des aides spécifiques. Selon la province, les adultes et enfants atteints de TDAH peuvent bénéficier de programmes d’adaptation scolaire, de soutien financier via des crédits d’impôt pour personnes handicapées et d’une reconnaissance en milieu professionnel permettant des aménagements. Le Québec, en particulier, propose des services spécifiques via l’Office des personnes handicapées du Québec (OPHQ) et la Régie de l’assurance maladie du Québec (RAMQ).
Reconnaissance et aides en Suisse
En Suisse, le TDAH peut être reconnu comme un handicap en fonction de la gravité des symptômes et de leur impact sur la vie quotidienne. L’Assurance Invalidité (AI) peut accorder des prestations aux personnes atteintes, sous réserve d’un diagnostic médical précis et d’un impact avéré sur la capacité de travail. Les enfants peuvent bénéficier d’aménagements scolaires et d’un soutien éducatif spécifique.
Le cas du Luxembourg
Au Luxembourg, le TDAH est reconnu comme un trouble neurodéveloppemental pouvant constituer un handicap. Les adultes peuvent faire une demande auprès de la Commission Médicale de l’Adem pour une reconnaissance de handicap ouvrant droit à des aménagements professionnels et des aides à l’emploi. Pour les enfants, des soutiens scolaires sont mis en place via le ministère de l’Éducation nationale, avec la possibilité de bénéficier d’un encadrement adapté.
Conclusion
Le TDAH peut être reconnu comme un handicap en France sous certaines conditions. Bien qu’il ne soit pas automatiquement considéré comme tel, une reconnaissance via la MDPH permet d’accéder à diverses aides financières et aménagements professionnels. Pour ceux qui rencontrent des difficultés dans leur vie quotidienne, il est essentiel de s’informer et de se faire accompagner dans les démarches administratives. Le processus peut être long et complexe, mais une préparation minutieuse du dossier augmente considérablement les chances d’acceptation.
Foire aux questions
Est-ce que le TDAH est considéré comme un handicap en France ?

En France, le TDAH (Trouble du Déficit de l’Attention avec ou sans Hyperactivité) peut être reconnu comme un handicap sous certaines conditions. Bien qu’il ne soit pas systématiquement classé comme un handicap en soi, son impact sur la vie quotidienne, scolaire et professionnelle peut justifier une reconnaissance officielle et l’accès à des compensations spécifiques.
✅ Reconnaissance du TDAH comme handicap
Le TDAH est considéré comme un handicap invisible, c’est-à-dire qu’il peut entraîner des difficultés importantes dans la concentration, l’organisation, la gestion des émotions et l’impulsivité, mais sans signes physiques visibles. Lorsque ces troubles altèrent significativement l’autonomie et la qualité de vie de la personne concernée, une reconnaissance auprès de la Maison Départementale des Personnes Handicapées (MDPH) peut être demandée.
Critères de reconnaissance du TDAH par la MDPH
Pour être reconnu comme handicap, le TDAH doit :
✔️ Provoquer une limitation durable dans les activités quotidiennes (ex. : organisation, gestion du temps, apprentissage).
✔️ Entraver l’insertion scolaire ou professionnelle, malgré des adaptations et un suivi.
✔️ Nécessiter des aménagements spécifiques pour compenser ses effets (ex. : accompagnement éducatif, aide humaine, matériel adapté).
L’évaluation se fait au cas par cas, en fonction du niveau de sévérité du trouble et de son impact sur la vie de la personne.
Quels sont les avantages du TDAH en France?

Les personnes atteintes de TDAH peuvent bénéficier de plusieurs aides et aménagements :
✅ À l’école : Plan d’Accompagnement Personnalisé (PAP), Projet Personnalisé de Scolarisation (PPS), temps supplémentaire aux examens.
✅ Aides financières : Allocation d’Éducation de l’Enfant Handicapé (AEEH) pour les familles, Prestation de Compensation du Handicap (PCH) dans certains cas.
✅ Au travail : Reconnaissance de la Qualité de Travailleur Handicapé (RQTH), aménagements de poste, accompagnement par Cap Emploi.
✅ Aménagements au quotidien : Aides pour les soins et suivi médical via la MDPH.
Ces dispositifs permettent un meilleur accompagnement scolaire, professionnel et personnel pour les personnes atteintes de TDAH en France.
Pourquoi faire un dossier MDPH pour TDAH ?

Faire un dossier MDPH permet d’obtenir une reconnaissance officielle du TDAH comme handicap lorsque ce trouble entraîne des difficultés importantes dans la vie quotidienne, scolaire ou professionnelle. Cette reconnaissance ouvre l’accès à plusieurs aides et aménagements :
✅ À l’école : Plan d’Accompagnement Personnalisé (PAP), Projet Personnalisé de Scolarisation (PPS), Auxiliaire de Vie Scolaire (AVS), aménagements aux examens.
✅ Aides financières : Allocation d’Éducation de l’Enfant Handicapé (AEEH) pour les enfants, Prestation de Compensation du Handicap (PCH) selon les besoins.
✅ Au travail : Reconnaissance de la Qualité de Travailleur Handicapé (RQTH), aménagement du poste, accompagnement professionnel (Cap Emploi).
✅ Soutien quotidien : Adaptations spécifiques pour compenser les difficultés liées à l’organisation, à l’attention et à l’hyperactivité.
Un dossier bien préparé avec un diagnostic médical détaillé et des justificatifs solides permet d’optimiser les chances d’obtenir ces aides.
Quel taux d’incapacité pour un enfant TDAH ?

Le taux d’incapacité pour un enfant atteint de TDAH est évalué par la Maison Départementale des Personnes Handicapées (MDPH) en fonction de l’impact du trouble sur la vie quotidienne.
Moins de 50 % : Si le TDAH entraîne des difficultés modérées mais compensables avec des adaptations (ex. : aménagements scolaires, suivi médical).
Entre 50 % et 79 % : Si le trouble affecte fortement l’autonomie de l’enfant (ex. : besoin d’un accompagnement éducatif régulier, suivi médical intensif, difficultés relationnelles marquées).
80 % et plus : Rare pour le TDAH seul, ce taux concerne les cas où le trouble empêche presque totalement l’autonomie, souvent en association avec d’autres troubles (ex. : TSA, troubles sévères du langage ou de la motricité).
Pourquoi ce taux est important ?
Il détermine l’accès aux allocations (AEEH), aides scolaires (PPS, AVS) et adaptations spécifiques. L’évaluation repose sur un dossier médical détaillé et l’analyse de l’impact du TDAH sur la vie de l’enfant.

Les régimes spéciaux dans le TDAH, tout comprendre
Comprendre le lien entre alimentation et TDAH Le lien entre alimentation et TDAH est un sujet…

Fleurs de Bach et TDAH : Apaiser hyperactivité et émotions
Le TDAH, un trouble émotionnel et comportemental à apaiser naturellement Le trouble du déficit de l’attention…

Huiles essentielles TDAH : Apaiser l’hyperactivité naturellement
TDAH et huiles essentielles : pourquoi cette approche naturelle est efficace ? Le Trouble du Déficit…

TDAH et cuisine : 5 astuces simples pour éviter le chaos et bien manger
Les difficultés alimentaires spécifiques aux TDAH Le TDAH impacte directement la gestion de l’alimentation, ce qui…
Merci pour votre Achat

Compléments alimentaires et TDAH : un soutien clé pour l’attention et l’énergie
Pourquoi envisager une supplémentation pour le TDAH ? L’alimentation joue un rôle central dans la régulation…